Coop’Ter (happy) #4

Coopérer ? Késako ?

Voilà plus de 6 mois que nous avons engagé notre accompagnement auprès d’Archi Possible et de Franck MAthieu, président de la SCIC et chargé du programme Coop’Ter au sein de la coopérative.
Aussi, depuis la dernière chronique, quelques nouvelles fraîches pour vous partager là où nous en sommes, notamment sur le Chantier « Produire des diagnostics et avis pertinents et qualitatifs en amont des travaux ».
Nous avons choisi de mettre l’accent sur la question de la coopération, au cœur de notre accompagnement soutenu par le référentiel de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC).
Il est très souvent question de coopération mais cela recouvre des réalités très différentes selon que l’on parle de coopération internationale ou entre territoires, d’économie coopérative ou encore de coopération dans le travail. C’est cette dernière notion qui nous intéresse ici en faisant l’hypothèse que la coopération dans le travail est un levier de performance économique, soit à l’échelle d’une entreprise (coopération horizontale et coopération verticale) et/ou dans le cadre d’un projet à l’échelle territoriale, (coopération transversale) : l’hypothèse de départ étant que par la coopération entre acteurs, il est possible de développer l’offre de service (en étant plus pertinent, plus complet, plus informé sur les besoins) et en même temps de répondre à plusieurs enjeux de la transition écologique et sociale.
De ce point de vue, coopérer dans le travail suppose la confiance dans un collectif qui se construit à partir d’un projet concret et/ou d’une visée commune.

Co-opérer une offre de conseils et d’information dédiée (et avec) aux auto-rénovateurs/rénovatrices : objet du chantier 3

Depuis mars, nous sommes entrés dans une phase de développement de la coopération à partir d’un objet concret : la mise en place d’une offre de conseil et d’information, dédiée aux auto-rénovateurs/ auto-rénovatrices, co-opérée entre plusieurs parties prenantes.
Nous avons réuni de mars à mai sur un cycle de 3 ateliers les Agences locales de l’énergie et du Climat Sud-parisienne et Ouest Essonne, le PNR de la Haute Vallée de Chevreuse, le Syndicat de l’Orge, Archi Possible avec Archi Valo, Terra Originalis, la commune des Molières ainsi que trois auto-constructeurs et constructrices.
Le constat a été établi, que chaque partie prenante opérait une offre à destination des auto rénovateurs / rénovatrices (souvent non exclusivement destinée à eux), mais de manière seule et non coordonnée ce qui comporte plusieurs limites : l’offre est difficilement lisible pour les auto-rénovateurs / rénovatrices ; elle peut être potentiellement moins pertinente car partielle et ne permet pas de répondre totalement aux enjeux globaux de l’auto-rénovation.
Aussi, les ateliers ont abouti sur la volonté de mettre en place un dispositif d’information et de conseil renforcé, plus complet, considérant plus résolument l’enjeu de transformation écologique. Il s’agit d’intégrer pleinement, entre autres, les questions d’énergie, d’eau, de biodiversité et de rapport à la nature environnante, de matériaux bio-sourcés, d’adaptation, de soutien psychologique et d’ingénierie financière en rassemblant leurs expertises complémentaires sur ces thématiques.
Pour démarrer sur une première étape réaliste et relativement simple à expérimenter, il a été proposé d’intervenir dans le cadre du programme d'accompagnement d’Archi Possible, le « Super Stage », et de tester sur la première journée du stage la mise en place d’une « commission pluridisciplinaire de conseil aux auto-rénovateurs » qui vise à instruire en amont des travaux, sur la base d’un premier état des lieux initial, les projets des stagiaires pour produire des diagnostics et avis pertinents et qualitatifs.
On observe que cette première phase d’installation de la coopération a produit d’ores et déjà quelques effets utiles, au-delà d’une ambiance particulièrement chaleureuse et pourrions-nous dire joyeuse, grâce à la participation volontaire et motivée de Jessy Lellouche de l’Alec Sud Parisienne, Guillaume Mercier de l’Alec Ouest Essonne, Elisabeth Dick d’Archivalo, Hélissande Fragnaud, Florentin Autin autorénovateurs/trices, Franck Mathieu d’Archi Possible, Christelle Auzias de Terra Originalis, Betty Houguet du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse, sans oublier Suzelle Hecht du Syndicat de l’Orge et Pascal Gremez des Molières
- une meilleure connaissance interprofessionnelle,
- le renforcement de la confiance entre acteurs,
- des compétences et expertises complémentaires qui permettent d’ores et déjà une montée en compétence réciproque,
- l’envie de coopérer dans le travail, par l’expérimentation « en vrai » d’une action simple à tester et dès la rentrée.

Et pour nous, une meilleure compréhension des enjeux et spécificités de l’auto-rénovation, une meilleure connaissance des acteurs du territoire et un compagnonnage entre notre binôme et auprès de Franck d’Archi Possible qui se renforce et renforce aussi notre confiance et motivation.
Ces éléments nous permettent d’affiner et d’adapter notre accompagnement au fur et à mesure de l’évolution du projet.

Les prochaines étapes d’ici l’été :

Concernant le chantier « Diagnostic », des rendez-vous sont prévus avec les directions des structures mobilisées autour de cette expérimentation. Au-delà des aspects opérationnels, il s’agit de préciser les modalités d’engagement précisant les attentes, les contraintes et les possibilités de contributions, notamment sur la communication et mobilisation des ménages issus de leurs territoires respectifs pour le Super Stage.

Concernant le Chantier 2, « Développer et tester une méthode d’organisation pratique et collective des travaux d’auto-rénovateurs et auto-constructeurs », une première réunion se tient courant juin.
Ce Chantier relatif à l’entraide est un chantier central pour Archi Possible qui souhaite développer et « provoquer la coopération » et l’entraide entre les coopérateurs de la SCIC sur des objets concrets, au-delà de la simple prise de part sociale : de l’entraide pour aider au financement des travaux à travers un système de prêts – en lien avec le Chantier 1 « Financement », de l’entraide sur chantier avec un système d’échange de temps, de l’entraide pour soutenir le fonctionnement d’Archi Possible en s’appuyant sur les compétences et les envies des coopérateurs… .
Bref, une dynamique d’ « écosystème coopératif territorialisé » s’amorce, permettant de soutenir l’engagement des citoyens d’Archi Possible au service du « mieux vivre ensemble », ce qui ouvre aussi de nouvelles orientations à préciser et de dimensions de valeurs à évaluer.
A cet égard, le travail que nous engageons en parallèle sur une évaluation à mi-parcours du programme nous permettra de construire un dispositif d’évaluation adapté, brique essentielle à la poursuite du projet et du développement d’Archi Possible.
Rendez-vous au prochain Comité de Suivi du 26/08 prochain : nous aurons encore plus de matière à partager et pourrons communiquer sur la dernière étape de cette phase d’émergence.

Chantier 3 : atelier collectif

Chantier 2 : Expérimentation méthode entraide sur chantier