Coop’Ter (happy) #1

Et voici le premier numéro de la chronique de l’accompagnement par Delphine Riss et Brigitte Corinthios !

Le programme Coop'Ter

Archi Possible est officiellement entré dans le programme Coop’Ter de l’ADEME en septembre. Ce programme soutient aujourd’hui en France plus de vingt porteurs de projets qui souhaitent travailler étroitement avec d’autres acteurs économiques pour proposer des services pleinement adaptés aux besoins de leurs territoires. L’un des objectifs fondamentaux est de sortir d’une logique de concurrence et d’un modèle industriel qui pousse à la surconsommation, néglige l’environnement et provoque de la souffrance au travail. Les porteurs de projet de Coop’Ter cherchent à baser leur modèle économique sur la coopération et réfléchissent de manière continue à leur utilité sociale et environnementale.

Le programme vise de rompre avec les modèles économiques classiques, partant du principe que cette rupture est nécessaire pour que la transition écologique et sociale soit possible.

Comment les choses se concrétisent-elles pour Archi Possible ?

• Par un financement partiel du travail consacré par Archi Possible au programme
• Par le financement de l’intervention d’un binôme autour de Brigitte et Delphine, formées à l’accompagnement de ce type de démarche, qui viennent en « renfort » pour soutenir à la fois la réflexion et l’action,
• Par le soutien de la communauté Coop’Ter, avec des temps d’échanges, de travail et de retours d’expérience pour les porteurs de projets et les accompagnateurs, ainsi que l’intervention de chercheurs qui alimentent la réflexion sur le travail.

Une première phase d'analyse.

Après un temps de travail préalable avec Franck Mathieu (qui anime Archi Possible), nous avons commencé par une première phase d’analyse et de compréhension du projet, de fin septembre à fin octobre, à travers une série de 15 entretiens menés auprès de personnes toutes engagées dans Archi Possible : des soutiens de la première heure, artisans et abonnés pro, auto-constructeurs, élus locaux des communes impliquées…

15 entretiens

Ainsi, Delphine s’est rendue à Limours et aux Molières, où elle a rencontré les adjoints au Maire en charge des Plans Climat ; c’est en binôme que nous avons rencontré les élus à Arpajon, ainsi que l’équipe de l’ALEC Ouest Essonne. Ces entretiens passionnants ont largement traité des enjeux de rénovation énergétique sur le territoire et des freins que rencontrent les habitants à se lancer dans des travaux ambitieux.

Delphine a également rencontré Élisabeth Dick (architecte d’intérieur/Archivalo) et s’est entretenue avec Anne-Sophie Cravino (décoratrice) et Didier Leprevier (menuisier/Aux Compagnons du Bois)… Il a été question de valeurs (d’entraide, de simplicité), de passion à transmettre son savoir-faire, de goût à co-produire avec le client… Mais aussi de meubles relookés, d’appartements bien rénovés, de bois du Jura et d’ailleurs…

Marie-Christine, dans sa maison d’Arpajon, lui a confié que ça lui avait fait du bien, de s’être lancée dans des travaux de rénovation de sa maison : une pose d’enduits, de la peinture… Ça permet de se ré-approprier son chez-soi, de s’y sentir mieux, de tirer de la fierté d’avoir fait soi-même et du plaisir d’avoir acquis de nouvelles compétences.

La rencontre avec Jipé Bocquel (sculpteur/Ambr’Azur) s’est faite autour d’un déjeuner très chaleureux à l’Atoll avec Carol Williamson (jardinière-paysagiste) : il a été question d’art, de feu, de panneaux solaires, d’émotion dans le travail des œuvres avec les enfants… et la force de l’éducation populaire et de l’éducation à l’environnement. Qui se retrouvent aussi auprès de Marie Brasch (L’Attribut), au sein d’Idée Halle, tiers-lieu associatif qui mêle écologie, entraide et solidarité.

Quant à Brigitte, ce sont les entretiens avec Marianne Frish (potière), Carol (paysagiste), Christelle Auzias (matiériste, spécialiste d’enduits chaux-chanvre / Terra Originalis) ou encore Valérie Baugé (Coach certifiée/In Fine Coaching) qui lui ont permis de prendre la mesure de l’engagement citoyen, de l’attachement au territoire et en quoi Archi Possible permet d’oser, de sortir des sentiers battus en se réappropriant sa capacité d’agir et de prendre soin de soi, de son chez soi… et des autres.

Le témoignage de Marie Laure – auto-rénovatrice, qui s’est lancée avec son mari dans des travaux d’aménagement avec le soutien du réseau révèle l’utilité d’Archi Possible sans qui ils auraient probablement abandonné leur projet. Les valeurs défendues du « faire autrement » et surtout de faire avec les ressources dont on dispose sont des valeurs fortes qu’elle partage et souhaite soutenir en s’investissant dans l’équipe d’animation.

On retient d’ores et déjà de ces entretiens qu’Archi Possible, c’est bien plus qu’un réseau de mise en relation entre habitants et pros pour des travaux de rénovation. Ce sont avant tout des rencontres humaines, où Archi Possible fédère sur les mêmes valeurs du vivre ensemble, du faire soi-même et du territoire et … une alternative à la société de consommation de masse.

Une rencontre nationale à Saint-Etienne

Les 6 et 7 octobre, Brigitte et Delphine ont retrouvé Franck Mathieu à Saint-Étienne, où se déroulait la première rencontre des participants au programme Coop’Ter – porteurs de projet, accompagnateurs et chercheurs. Lors de ces Universités de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération, tous les trois ont enchaîné ateliers, tables rondes… Franck a eu un déclic au cours d’un atelier : « Archi Possible doit maintenant se réveiller au niveau des offres ! »… Eh bien, Archi Possible peut compter sur Coop’Ter pour la développer dans les prochains mois J

À suivre…

En bonus, quelques photos inclassables prises à Saint-Etienne